Jeanne d’Arc en Louboutin : les « It girls » de la mode au Moyen Âge

Nous l’avons évoqué dans notre précédent article sur la mode masculine au Moyen Âge, les codes vestimentaires sont très importants durant cette période : on porte les vêtements correspondant à son statut social : qualité des tissus, finesse de la coupe, beauté des couleurs, originalité des manches, etc.
Pour les dames, jusqu’au début du 14e siècle, les tenues sont assez simples, avec les longs bliauds qui font office de robes, assortis de mantels fermés par des cordons ou un fermoir ouvragé. Si ces dames sont nobles, leur mantel est fourré de menu-vair, fourrure faite de dos et de ventres d’écureuils, très prisée à l’époque.
Les femmes sont coiffées d’élégantes guimpes qui camouflent tous leurs cheveux, comme cette mère de famille sur une enluminure de la fin du 13e siècle, représentée avec sa fille dans le manuscrit 176 . On peut également remarquer qu’elle porte un manteau doublé de vair (alternance de triangle bleu et blanc) :

La mode médiévale connaît une accélération au cours du 14e siècle. L’arrivée de princesses étrangères à la cour de France, véritables « it-girls » du moment, telles Valentine Visconti ou la reine, Isabeau de Bavière, bouleverse les traditions vestimentaires de ces dames.

Sur l’enluminure ci-dessus, Valentine Visconti, duchesse d’Orléans, porte ce qui va devenir « la » tenue à la mode à la fin du 14e siècle. La même robe est portée par Isabeau de Bavière, dans l’image ci-dessous : cotte ajustée, décolleté découvrant les épaules, long surcot largement échancré… Ce modèle, pourtant audacieux, va s’inscrire sur la « wish list » de toutes les dames de l’aristocratie et se diffuser dans les cours les plus chics.

Dans Rosalis, on peut voir une dame revêtue de la sorte sur une enluminure représentant le baptême de Clovis, tirée des Grandes Chroniques de France, manuscrit datant du début du 15e siècle : cette dame n’est autre que la reine !

Au 15e siècle, pour les dames, la coquetterie atteint des sommets… avec des coiffes immenses telles les hennins et les escoffions, comme sur cette enluminure illustrant un manuscrit du roman Regnault de Montauban conservé à Paris, à la bibliothèque de l’Arsenal. Sous l’influence d’une autre très belle dame de la cour et favorite du roi, Agnès Sorel, le décolleté se fait alors très plongeant, « aux ouvertures de par-devant par lesquelles on voit les tétons » (!) d’après le chancelier Jean Jouvenel, la ceinture remonte haut sous la poitrine, changeant durablement la silhouette des femmes.

Et dans cette enluminure du manuscrit de Martial d’Auvergne, les Vigiles de Charles VII, on peut voir une magnifique Jeanne d’Arc portant des souliers rouges, qui ne sont pas sans évoquer les semelles légendaires de Christian Louboutin…

Enfin, pour terminer, si vous souhaitez en savoir plus sur les secrets de beauté d’Agnès Sorel, dite la « dame de beauté », c’est par ici (attention tout de même aux âmes sensibles) :

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1 réponse

  1. Angeline dit :

    Mais j’adore ces conseils beautés surtout celui sur les N !😍

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