La Grande Guerre à Toulouse

La Bibliothèque d’Etude et du Patrimoine a mis en lumière dans Rosalis de nombreux documents concernant la Grande Guerre, principalement à travers un corpus de presse  et autres documents liés à la guerre.

La propagande, la censure, la vie au front se lisent dans la presse généraliste régionale. Le Midi socialiste à travers le capitaine Hudelle, rédacteur en chef du journal mais aussi supérieur hiérarchique du tonnelier Louis Barthas, témoigne de la vie au front. L’Express du Midi donne un accent plus conservateur et nationaliste à ses articles, montrant aussi son acceptation de l’Union sacrée comme quasiment l’ensemble des journaux. La censure apparaît quotidiennement avec les caviardages perpétrés par la commission de la préfecture de police. Le bourrage de crâne est criant dans les affiches du Télégramme.
Patriotisme et propagande sont également véhiculés dans l’éducation au sein des albums destinés aux enfants et par les couvertures et dictées présentes dans les cahiers d’écoliers imprimés à Toulouse par l’imprimeur Sirven.

Couverture de cahier d’écolier illustrée d’une scène de guerre. Toulouse : B. Sirven, ca. 1915

Toulouse : B. Sirven, ca. 1915

Les carnets de poilus numérisés par la bibliothèque durant la Grande collecte de 2014, décrivent le quotidien des soldats au front, leurs états d’âmes et leurs déplacements, nous permettant d’approcher de façon plus intime les réalités de la guerre.

La vie à l’arrière, le travail des femmes, l’économie de guerre sont documentés dans plusieurs journaux. Le Bulletin municipal retrace l’engagement du conseil municipal de Toulouse, on y retrouve les ouvertures des hôpitaux militaires dans les établissements universitaires, les subventions pour ériger des monuments à la mémoire des combattants… Le Cri de Toulouse avec son ton caustique, épingle « les planqués de l’arrière » et montre comment la vie reprend son cours avec la poursuite des programmations dans les théâtres et les cinémas. On y apprend l’arrivée des prisonniers allemands ou le passage des troupes coloniales à la gare Matabiau ou encore plus tard, la mise en place des tickets de rationnement et l’organisation du marché noir.

Le journal Rugby, édition de guerre fait la part belle à l’équipe toulousaine, surnommée la Vierge rouge, et s’attache à donner des nouvelles des sportifs partis au front tout en continuant d’informer sur les saisons sportives.

Rugby du 10 novembre 1917

Avec émotion, on prend connaissance de quelques livres d’or dans lesquels sont nommés les anciens élèves du Lycée de Toulouse ou de l’Ecole supérieure de commerce de Toulouse morts sur le front.

A partir de 1918, la Voix des mutilés propose aux familles de s’unir pour demander réparation des blessures endurées au combat.

On découvre aussi la brochure de l’« Exposition de guerre, Ville de Toulouse, juin 1917 » présentée au Capitole et réalisée au profit des orphelins par la bibliothèque municipale au Capitole. Les documents exposés et bien d’autres portent le tampon « Ville de Toulouse, Bibliothèque publique, Section de guerre ». Suite à cette exposition, un musée est installé dans la bibliothèque rue Lakanal. La municipalité envisage alors de créer un véritable musée qui ne verra pas le jour. Finalement en 1949, la bibliothèque cède 261 pièces emblématiques de la période 14/18 à La Contemporaine(ex BDIC, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine).

L’économie de guerre maintient à Toulouse des éléments économiques fondamentaux,

La Poudrerie reçoit des installations modernes en 1915  se transformant par la suite en industrie chimique, alors que l’aventure de Latécoère se concrétise par la sortie en 1918 du premier avion Salmon, faisant ainsi de Toulouse une ville de l’aéronautique.

C’est aussi le soin des blessés qui devient la spécialité des hôpitaux toulousains : le travail de Paul Voivenel sur la psychologie des blessés et celui de la chirurgie réparatrice spécialisée dans les blessures maxillo-faciales.

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